Chouchou a peur du noir

Il nous demande pour laisser la porte entrouverte, puis un peu plus, puis entrouverte mais avec la lumière du couloir allumée, et finalement il veut une veilleuse, et en fait même la veilleuse ne suffit pas.

La peur du noir, un caprice ?

Le couchage avec les P’tits Choux ça dépend vraiment des jours : parfois des histoires, parfois pas, Maman ou Papa selon l’état de fatigue (et de nerfs), et souvent Maman ET Papa en même temps. Un jour sur deux on prend la douche juste avant d’aller au lit, et de temps en temps on la prend avant de manger et on est prêts à mettre tout le monde au lit sitôt le dessert englouti. En fait ici, y’a pas de rituel, si ce n’est un gros bisou à Papa et Maman, et entre frères et soeur.

Quand Chouchou a commencé à faire des crises le soir en nous disant qu’il avait peur du noir, pile au moment où il était ingérable pendant les vacances de Noël, on s’est dit « Et un caprice de plus, un ! ». On va pas se mentir, on a pas cherché à comprendre. On a eu la mauvaise réaction : on s’est fâchés, on lui a dit que puisqu’il n’avait pas peur du noir il y a encore une semaine, fallait pas nous prendre pour des jambons, et blablabla.

La mauvaise solution : se fâcher

Le monstre de Frankenstein

from Pixabay

Excédés de l’entendre pleurer, voire même hurler (au point de réveiller son frère et sa soeur parfois couchés avant lui), je suis montée et me suis fâchée. Je suis entrée dans la chambre, j’ai fermé la porte, éteint la veilleuse. Et je me suis énervée en lui disant que non, les monstres n’existent pas, les vampires et les fantômes n’existent pas, les bruits qu’il entend sont ceux de la maison, du radiateur ou de la télé au rez-de-chaussée. Que maintenant c’était fini, et que s’il était pas fichu de se taire et de faire du calme parce qu’on était fatigués il serait puni. Puni de quoi, je n’en savais rien en fait.

J’étais juste complètement à bout, crevée de ma journée, j’avais envie de poser mes fesses dans mon canapé et de manger des chocolats. Mon obstacle au repos c’était sa crise complètement irrationnelle, alors j’ai déchargé toute ma frustration sur Chouchou. Ce que j’ai regretté aussitôt la porte franchie.

Expliquer, communiquer, rassurer

En redescendant, une fois mon postérieur confortablement installé, j’ai réalisé que j’avais dû terroriser mon fils. Et si ce n’était pas un caprice, mais une vraie peur ? Si d’un coup il s’était réellement mis à avoir peur du noir, à cause d’une histoire, un dessin animé ou simplement son imagination trop fertile ? Mais pourquoi d’un coup ?

Petits fantômes lumineux

Petits fantômes lumineux – from Pixabay

J’ai fait des recherches, pour me rassurer. Et peu importe la source de mes infos, que ça émane du site d’un pédopsychiatre ou de Doctissimo, une chose revient à chaque fois : à 2, 4 ou 6 ans, la peur du noir peut se manifester du jour au lendemain et repartir comme elle est venue.

Le lendemain soir, la crise a repris. Il s’est mis à pleurer avant même que je n’éteigne la lumière et que je sorte. Cette fois-ci je ne me suis pas fâchée. Papa Choux est même revenu dans la chambre pour qu’on discute tous les trois. On lui a expliqué qu’on aurait pas dû se fâcher les jours précédents, qu’on avait compris qu’en effet il avait peut-être peur du noir. On lui a dit que c’était normal d’avoir peur mais qu’il ne devait pas s’inquiéter parce qu’on était juste à côté. On a mis la veilleuse sur sa table de chevet, et tant pis s’il jouait avec tant qu’il était rassuré.

Et en fait, ça a suffit. Depuis ce jour là, plus une seule crise au sujet de la peur du noir. Allumer sa veilleuse fait partie de son rituel du soir, et on ne l’entend plus du tout pleurer ou réclamer quoi que ce soit après le coucher.

J’ai fait une erreur avec Chouchou en me fâchant contre lui alors qu’il avait besoin d’être rassuré. Je m’en veux encore, et j’y repense à chaque fois que je le couche. Comme pour compenser, je passe un peu plus de temps avec lui le soir ces derniers temps, et si ça lui fait du bien, ça me fait du bien à moi aussi.

 

 

3 réflexions sur “Chouchou a peur du noir

  1. mamandanslezef dit :

    Tu as du aussi lire que ce que nous parents appelons caprices, est parfois une manière pour l’enfant d’exprimer un désaccord. Mais par manque de temps, par fatigue, on passe à côté et rentrons dans un rapport de force avec notre enfant. Pas bon nous dirait les adeptes de la parentalité bienveillante.

    • 123ptitschoux dit :

      Oui en effet j’ai d’ailleurs lu tout et son contraire à ce sujet. D’un sens je suis assez d’accord et j’essaie au mieux de dialoguer, surtout avec Chouquette qui a 2 ans exprime par des « caprices » sa frustration d’avoir du mal à se faire comprendre. Mais d’un autre côté, on ne m’ôteras pas de la tête l’idée qu’il y a une grosse part de manipulation derrière les pleurs des enfants à certains moments stratégiques, pour provoquer chez nous une réaction qui les satisferaient eux. Et je pense qu’on a tout intérêt à savoir être ferme tout de même.

      Je pense d’ailleurs que c’est ce qui s’est passé avec Chouchou : on a été plus compréhensifs et doux, mais en restant fermes. Et il s’est senti rassuré par ça à mon avis.

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