Cela fait un moment que je n’avais pas pris le temps de poster quoi que ce soit sur le blog, et je dois admettre que les vacances puis cette semaine de reprise ont été aussi chargées que fatigantes. Autant dire qu’une fois les enfants au lit, à part m’affaler franchement dans le canapé avec un paquet de fritures au chocolat au lait et un verre de jus de fruit, rien n’arrivait à me motiver. D’où mon absence prolongée, à laquelle il est temps de remédier !
J’ai des tas de choses à raconter, je pense que dans peu de temps je vous montrerai d’ailleurs les photos de la chambre de Chouki qui est presque terminée. Mais pour le moment, je voulais partager avec vous mon expérience concernant l’allaitement/le biberonnage de mes trois P’tits Choux. Marie, sur son blog, qui m’a émue aux larmes (les hormones n’aident pas il faut dire) un matin au petit déjeuner, quand j’ai lu ses mésaventures au sujet de son choix pour sa petite Victoria, celui de l’allaitement artificiel. Je vous conseille vivement d’aller lire son article, un peu comme une introduction au mien, car c’est tout à fait ce qu’il est. C’est elle qui m’a donné envie de partager avec vous mon point de vue, car comme je le disais sur la page Facebook justement, il a autant d’expériences différentes, qu’il y a de mamans, de bébés, de grossesses ou d’accouchements différents.
Allaitement artificiel : entre prétendue simplicité et partage avec Papa
Quand je suis tombée enceinte de Chouchou, dès les premières semaines une chose a été sûre, il serait nourri au biberon dès la naissance. J’ai découvert au fil de mes recherches la possibilité de lui proposer la tétée d’accueil, ce que j’ai donc fait le jour de sa naissance, mais aussitôt, ce petit bonhomme a eu droit aux biberons Gallia. La raison pour moi était bien loin d’être philosophique : j’avais tout à apprendre avec un bébé, n’en ayant jamais réellement côtoyé dans mon entourage, alors hors de questions de me compliquer la vie avec l’allaitement, ça allait déjà être assez fastidieux pour moi. Je pensais que tout serait plus simple avec les biberons et le lait en poudre. En plus, Papa voulait lui aussi participer à tout ça, nourrir son fils faisait partie des choses que lui aussi voulait expérimenter dès ses premiers jours. Personne, absolument personne n’a cherché à me dissuader de ce choix, contrairement à la pauvre Marie justement, qui a subi semble-t-il des pressions à ce sujet, allant jusqu’à la culpabiliser et la faire se sentir « mauvaise mère« .
En réalité, tout n’a pas été aussi simple : entre biberons qui ne laissent pas passer l’air et biberons qui fuient, et les dizaines de laits testés pour que Chouchou arrête de régurgiter, on aura jamais été vraiment tranquilles, et rien n’aura été si facile que je l’avais imaginé. Comme j’en avais déjà parlé dans un précédent article, dès 6 mois, Chouchou est passé au lait de vache demi-écrémé, ce qui a été un soulagement immense pour nous, car ses régurgitations se sont stoppées aussitôt.
Allaitement mixte et découverte semée d’embûches
Quand Chouquette a vu le jour fin 2013, j’ai appris à la maternité que le médicament précédemment fourni pour stopper les montées de lait n’était plus prescrit aux jeunes mamans. Je n’avais absolument pas conscience des douleurs que cela allait engendrer, et c’est au troisième jour, me levant avec une poitrine démesurée, dure comme du béton et douloureuse à souhait que j’ai compris que tout cela allait rendre mon séjour en maternité beaucoup moins idyllique que prévu. Une sage-femme m’a alors parlé de l’allaitement mixte, qui me permettrait d’offrir à ma fille quelques millilitres de mon lait – réputé pour être le meilleur, paraît-il – et de soulager ma poitrine devenue la source de tous mes tracas. Selon ses dires, en quelques temps, les douleurs seraient soulagées par deux tétées par jour, alternées avec les biberons, mais les montées de lait ne seraient pas pour autant suffisamment stimulées et se stopperaient alors d’elles-mêmes.
Finalement, j’ai adoré allaiter ma fille, j’y ai pris un plaisir que je n’aurais jamais soupçonné. J’ai créé avec elle un lien unique, et j’ai découvert une autre façon de partager du temps avec ma tout petite Chouquette… Papa Choux n’a pas très bien compris ce choix à la maternité, quand je lui ai dit que finalement, j’étais bien tentée par l’allaitement maternel exclusif, et qu’en m’y prenant dès ce fameux troisième jour, il n’était pas trop tard. J’ai compris avec du recul que je l’avais par ce choix mis à l’écart, que je ne l’avais pas du tout consulté en prenant ma décision, et que cela avait été un peu douloureux pour lui. Puis finalement, deux ou trois jours après notre retour à la maison, les premières fois que j’ai eu l’occasion de nourrir notre fille en public, et même à la maison, il m’a dit « en fait, je trouve ça beau, je suis fier de te voir l’allaiter ».
Tous mes doutes se sont alors dissipés, et c’est lui qui a été mon meilleur soutient pendant le mois et demi qu’a duré l’allaitement de Chouquette. Pour compenser tous mes réveils nocturnes, que lui ne subissait pas, il m’apportait Chouquette dans le lit le matin ou le soir si j’étais trop fatiguée pour me rendre jusqu’à sa chambre. Il allait à la pharmacie chercher tout ce dont j’avais besoin, et veillait à répondre à mes moindres demandes alimentaires – surtout quand il s’agissait d’étancher ma soif devenue considérable.
Boucler la boucle avec l’allaitement maternel
J’ai stoppé l’allaitement de Chouquette au bout d’un mois et demi, et tant mieux car à cette époque Papa Choux avait passé une semaine à l’hôpital, ce qui m’avait poussé à laisser la petite très souvent en garde des journées entières ; tirer mon lait aurait été bien difficile pour moi, qui ne pratiquais l’allaitement quasiment que pour le lien qui s’établissait avec ma fille. Cette fois, je prépare mieux l’arrivée de Chouki de ce point de vue là. Je me suis équipée en matériel spécifique à l’allaitement, idem pour mes tenues vestimentaires et nous avons aussi choisi d’opter pour une écharpe de portage. Je pars sans objectif précis, mis à part le fait de partager un maximum de choses avec ce dernier p’tit Chou.
La grosse différence que j’ai pu avoir avec Marie, dont je vous parlais au début de l’article, c’est que je n’ai jamais vraiment connu qui que ce soit ayant allaité ses enfants. Ma grand-mère maternelle ne l’a pas fait, ma mère non plus, ni mes tantes ou mes cousines. Ne parlons pas de mes amies, qui ont toutes eu des bébés presque en même temps que moi et aucune n’avait non plus choisi l’allaitement naturel pour son bébé. Je me retrouvais donc à répondre à des questions que je me serais moi-même posées quelques jours auparavant. Aucun risque de subir la moindre pression sociale en faveur de l’allaitement, c’était même plutôt l’inverse… on me demandait pourquoi je faisais cela, si ce n’était pas continuer dans la privation (alcool, tabac, etc) plutôt que de profiter enfin de mon corps redevenu mien, on me disait que c’était pas mon genre, moi si indépendante, que je craquerai vite, etc.
A-t-elle assez mangé ? Est-ce normal cette sensation ? Pourquoi ai-je telle ou telle douleur ? Dois-je me restreindre sur certains aliments ? Oh, bien sûr, je suis encore bien loin de tout savoir, mais je poserai un tas de questions aux sages-femmes le moment venu. Je suis donc bien placée pour dire qu’il n’y a pas de fondement à créer un débat virulent au sujet de l’allaitement maternel ou artificiel. C’est un choix qui est avant tout intime et qui doit être fait par la mère de l’enfant, uniquement. Il y a énormément de bons côtés à l’allaitement naturel, forcément, mais une alternative existe depuis des décennies et si elle peut permettre à de jeunes mères d’appréhender ce nouveau rôle au mieux pour leur progéniture, qu’il en soit ainsi.
Cette fois, Papa Choux a été mis au parfum dès le début, et il m’accompagne à nouveau parfaitement dans cette décision, qu’il a en plus eu le temps d’appréhender. Croisons les doigts pour que tout se passe bien dans cette chouette aventure !