A 4 ans et 15 mois, il faut varier les découvertes culturelles de nos enfants, et c’est franchement pas de la tarte. Entre nos goûts personnels, car forcément c’est ce qu’on veut leur faire découvrir en premier, ce qu’on leur file en prémâché dans tous les médias, et leur avis à eux (si si, ils en ont un, je vous assure), c’est compliqué de trouver le bon équilibre. Bien entendu, chacun dira que c’est une question de goût justement, qu’il ne voit pas où est le problème pour un enfant d’aimer tel ou tel personnage… Mais.
La découverte mesurée
Laisser un gamin devant la télé plus d’une heure d’affilée en semaine (et c’est déjà bien trop à mon sens) ou plus longtemps qu’un dessin animé le week-end, c’est pour moi le contraire du bon sens. C’est la solution facile, je vous l’accorde, mais il faut savoir limiter tout ça, car rien qu’à voir ce qu’on nous sert dans le petit écran, suffit à me rappeler combien je ne veux pas bousiller les neurones de mes gamins. Si NRJ12 et W9 ont tué les ados et jeunes adultes, Gulli est en train de ruiner nos mioches. Je vous laisse tenter rien qu’une journée, qu’on se marre un peu tous ensemble en débriefant.
Si la télé est pour moi le média qu’il faut le plus contrôler, il faut penser aussi aux tablettes et portables que mes enfants maîtrisent presque mieux que leurs grands-parents. Même les contenus qui leurs sont soit-disant adaptés sont souvent des pièges à pognon… Pour les livres et magazines, je ne saurais que vous conseiller de vous tourner vers des titres qui sortent des sentiers battus et des best-sellers. Rien de tel que la bibliothèque d’ailleurs pour ne pas y passer la moitié de votre salaire. L’école travaille souvent des thématiques spécifiques (nous c’est le Loup, Elmer l’éléphant, ou autres) que vous pourrez accompagner à la maison. Et c’est toujours mieux que de se rabattre d’office sur le moins cher des 4 pauvres magazines proposés à la Maison de la Presse du village, où vous paierez plus pour le petit jeu en plastique pourrave que pour le contenu…
Le cas spécifique de la musique
Chez les P’tits Choux, on pensait que l’oreille absolue de Papa Choux et son aptitude à jouer une mélodie sur à peu près n’importe quel instrument (casseroles comprises) serait un atout majeur. Certes, ça aide… quand j’étais gosse, je n’avais quasiment jamais vu en vrai et encore moins touché un piano, une guitare ou une batterie. Mes enfants baignent dedans, c’est une chance inouïe qu’ils ont, j’en ai bien conscience. Mais pour autant, nous aussi on traîne nos casseroles, nous aussi on écoute des trucs un peu honteux (oui oui, vous aussi, ne niez pas !) à des lieues d’être des chefs d’oeuvre, et donc, nos enfants les connaissent. Je pense notamment à toute la partie Rap – R’n’B – Variété – Pop française. C’est notre musique facile, celle qui passe bien en voiture, celle sur laquelle tu tombe quand… tu allumes ta télé-poubelle.
Le hic, c’est quand tes P’tits Choux ont leur avis bien à eux… quand dans la voiture tu mets un morceaux que tu aimes, celui que tu écoutes tellement souvent que si tu étais né 20 ans plus tôt tu aurais usé la bande de la cassette, et que ton mouflet te balance illico « C’est nul maman« . Pas la peine d’argumenter, avec ses petites oreilles, il sait juste te dire s’il aime ou pas, y’a pas de demi-mesure. Et puis il y a les chansons qu’il chante sans vraiment maîtriser les paroles, parce que c’est de l’anglais (ou même du français parfois…), et que tu lui as pourtant pas fait écouter plus de deux fois. Chez nous, c’est « Poker Face« , pas la version de Lady Gaga mais celle de Blowsight. Va savoir pourquoi… Quant à Chouquette, même à son âge, elle a déjà développé un certain sens de la mélodie. Elle ne danse pas sur n’importe quoi, il faut qu’il y ait un rythme bien prononcé. Vous devinerez jamais son tube préféré… le son de la machine à coudre !
Les influences extérieures
J’ai cru faire des infarctus plusieurs fois déjà, malgré mon jeune âge, quand Chouchou nous a rapporté des choses apprises à l’école. Il avait à peine 3 ans, quand il est rentré en nous sortant un beau « Non mais allô quoi ! ». On peut pas le disputer, ce n’est clairement pas un gros mot, mais il n’est pas arrivé le jour où mon fils répètera à tue-tête des répliques issues de la télé-réalité, que je déteste plus que tout. Dur de lui faire comprendre qu’il ne fallait pas dire ça, car ça n’est pas très intéressant… mais que par contre on préférait savoir ce qu’il avait mangé à la cantine. Ma grosse hantise, celle qui vraiment me faisait le plus peur (et encore un peu maintenant) c’est de l’entendre chanter des « Quand il pète il troue son slip » ou pire… « Pan pan pan j’te mettrais bien une cartouche« .
[Y’en a qui vont me dire « pas grave, ils comprennent pas ». Mais moi je comprends, je comprends surtout qu’on est tombé bien bas, et que la France réputée pour abriter de grands paroliers et des poètes de renom… abrite aussi des débilités qui passent du stade de « délire télévisuel entre potes de D8 » à « album le plus vendu sur Itunes à sa sortie ». Bref, c’est un autre débat il me semble.]
On ne peut pas passer à côté de ça, nos enfants sont influencés par tout ce qui les entoure, et l’école est une part très importante de leur quotidien, leurs copains et copines sont le premier cercle qu’ils côtoient après le cocon familial. C’est donc inévitable, et même important pour eux, de se laisser embarquer dans de telles interactions sociales. Maintenant, force est d’admettre qu’on préférerait parfois qu’ils aient d’autres copains. Ou que leurs copains aient d’autres parents…
Les héros de nos P’tits Choux
Je croule sous le poids des supers héros, et depuis longtemps. Spiderman, Iron Man, Machin Man… et aussi les Ninjago, les Avengers. Bref, tout ceux qui sont balaises, ont des pouvoirs et peuvent casser la gueule des méchants. Chouquette de son côté est trop petite pour avoir déjà ses petits préférés, mais j’ai peur qu’elle sombre dans les paillettes et les princesses complètement niaises. Comme on est pas du genre à bourrer le crâne de nos enfants avec de type de références, on devrait bien s’en sortir, mais les influences extérieures finiront par peser elles aussi.
On essaie aussi de leur faire découvrir autre chose, des références plus simples : Trotro le petit âne par exemple, ça change un peu ! Chouchou adore ça, mais une fois deux ou trois épisodes de Trotro regardés, il tourne la tête et son regard est attiré par un de ses jouets à l’effigie d’un des héros Marvel. Et on en retourne aux super héros. Ce matin encore, je lui ai imprimé des oeufs de pâques à colorier, et il m’a réclamé… les Power Rangers, survivants peu vaillants de la génération Club Dorothée, qui anéantissent des méchants en carton dans leur costume de Daft Punk.
Quand j’étais gosse, j’aimais les Disney, les princesses mais pas seulement. J’adorais Sailor Moon aussi. En grandissant, j’ai plongé dans la culture geek, et suis devenue adoratrice d’Harry Potter et de l’univers du sorcier à lunettes. Papa Choux se collait des Looney Toons en intraveineuse, puis Dragon Ball Z. Pour autant, on est bien conscients qu’on ne transformera pas nos enfants en clônes de nous-mêmes… alors il faut aussi savoir se résigner et admettre qu’on doit céder du terrain à Peter Parker, Bruce Banner et bientôt à Elsa ou Tiara.